Là où les chiens aboient par la queue, Estelle-Sarah Bulle

Couverture sur fond vert du roman Là où les chiens aboient par la queue
Là où les chiens aboient par la queue, Estelle-Sarah Bulle

LAURÉAT 2019

Une jeune femme née en banlieue parisienne, que seuls sa couleur de peau et des souvenirs de vacances relient à la Guadeloupe d’où est originaire son père, s’interroge sur son identité métisse. À sa demande, Antoine, une vieille tante baroque et indomptable, déroule l’histoire de leur famille, les Ezechiel, qui épouse celle de l’île dans la seconde moitié du xxe siècle. Dans un récit bouillonnant, entrecoupé par les commentaires des autres membres de la famille, Antoine raconte : l’enfance dans la campagne profonde entre un père un peu brigand et une mère à la peau claire prématurément disparue, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce dans la mer des Caraïbes, les traditions et les croyances, l’irruption de la modernité, les rapports hommes-femmes, les clivages d’une société très hiérarchisée… Au fil des échanges se dessine aussi l’état d’esprit de cette génération d’Antillais, « immigrés de l’intérieur », qui choisiront de s’installer en métropole. Porté par des personnages inoubliables et une langue bluffante d’inventivité, Là où les chiens aboient par la queue restitue toutes les nuances de la culture guadeloupéenne, ses richesses et ses blessures secrètes.

Là où les chiens aboient par la queue, Estelle-Sarah Bulle, aux éditions Liana Levi, 2019

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  1. Trés beau texte mêlant souvenirs personnels et fiction, prose et poésie, saga familiale et réflexions sociologiques. A travers la famille Ezekiel, on découvre les questions existentielles qui traversent la vie à la fois enracinée et déracinée de la communauté antillaise (guadeloupéenne en l’occurrence) française. Une galerie de portraits attachants, hauts en couleurs, que l’on abandonne avec regret une fois le livre refermé.

  2. Un roman de voyage, à travers le temps avec plusieurs générations racontées, mais aussi à travers l’espace entre Créteil, Paris, et la Guadeloupe, mais aussi entre le rural Morne-Galant et l’urbaine Pointe-à-Pitre. Un récit à plusieurs voix, crédible sur la personnalité et la fantaisie des personnages. J’ai beaucoup accroché au personnage d’Antoine, cette tante mystérieuse, tant croyante que vulgaire, qui mêle le créole aux effluves du 18e. Ce roman est agréable à lire et instructif sur ce DOM dont on ne sait finalement que peu de choses. Une belle découverte !

  3. Très beau livre. Un voyage en Guadeloupe, présente et historique, ignorée, pour moi du moins. Du coup, en plus du souffle de l’écriture et des personnages attachants, un livre qui « enseigne » au sens le plus noble du mot. J’ai beaucoup aimé.

  4. Ce livre raconte l’histoire d’une famille guadeloupéenne sur deux générations et traite également de l’exil en métropole. Mais c’est aussi l’histoire de la Guadeloupe des années 40 à nos jours, on y apprend plein de choses bien loin de l’image des cartes postales.
    J’ai aimé !

  5. Jolie plume, personnages attachants sur fond de Guadeloupe ces 50 dernières années. Poétique, chantant, coloré et rythmé, ce récit m’a enchantée.

  6. La narratrice donne la parole à ses tantes et à leur frère (son père), pour retracer, en un récit polyphonique très réussi, l’histoire de sa famille — pour s’y trouver des souvenirs aussi, car dit-elle, « Je n’étais pas née en Guadeloupe, je n’y venais, au mieux, qu’une fois tous les deux ans. Même si j’aimais profondément cette île, cette société créole, ma vie était ailleurs. » Cette mémoire familiale raconte, bien sûr, l’histoire de la Guadeloupe, depuis les années 40 jusqu’à maintenant. Une île que chacun finissait par vouloir quitter : « « Noirs, Blancs, Indiens, Chinois, Syriens, nous nous savions tous liés, entremêlés, mais nous avions honte de cette créolité qui était pourtant la seule réalité, la seule histoire de l’île. La métropole devenait une planche de salut : là-bas, la vie serait plus facile, là-bas, l’égalité serait réelle. Là-bas, on pouvait devenir fonctionnaire et être assuré d’avoir un toit en dur au-dessus de sa tête. » L’auteure nous offre un récit poétique, enlevé, touchant, émaillé de mots créoles comme autant de touches exotiques, mais aussi un témoignage.

  7. Un roman très instructif sur la vie en Guadeloupe des années 40 à nos jours. Nous sommes loin des touristes et c’est tant mieux. J’ai beaucoup aimé.

  8. Marie Stroobants
    dit :

    J’ai beaucoup aimé ! À travers l’histoire de la famille Ezechiel on découvre l’histoire de la Guadeloupe et de ses habitants. Les pages s’enchaînent rapidement sans moments creux et on s’attache aux personnages, si bien qu’au moment de fermer le livre il est difficile de leur dire au revoir.

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