Pour la beauté du geste, Marie Maher

Pour la beauté du geste, Marie Maher

Retourner dans le village pour vendre la maison.
Ça devrait être facile, elle ne l’a jamais aimée cette maison plantée au bord d’une voie ferrée.
C’est la dernière chose à faire, les parents sont morts. L’un après l’autre. Se sont suivis de peu, mais dans le désordre. C’est parti de là. Ou de la télé qui hurlait dans le salon.
Elle n’y est jamais retournée depuis l’accident du père. L’accident qu’on avait classé sans suite, elle ne savait pas qu’on classait les accidents. Elle ne savait pas non plus qu’à dix ans, on ne redessine pas le monde avec du café sur une toile cirée.
Ça devrait être facile, elle a une vie maintenant.
Revenir, vendre, accueillir tout ce qui pourra la faire tenir debout.
Et garder près d’elle le grand chien gris.

Pour la beauté du geste est publié aux éditions Alma

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  1. Marie-Séverine DUBREUIL
    dit :

    Des phrases qui claquent pour raconter les blessures de l’enfance. Et des silences, tout aussi importants.

  2. Davantage qu’un roman, « Pour la beauté du geste » est une longue nouvelle dont il a le caractère incomplet et plutôt étrange. L’auteur a trop mis l’accent sur l’aspect formel de son écriture —dont j’ai du reste trouvé la lecture peu agréable —, au détriment du fond qui reste abscons.

  3. Pas mal, mais vraiment trop court. Facile à lire. Certaines phrases évidentes, ou dont la précision est sans intérêt, ne sont pas terminées. La narratrice parle à son père mort. Il était odieux, surtout avec elle. Il crachait dans son assiette pour l’empêcher de manger. Il était muet ou injurieux.
    Je ne sélectionne pas cet opuscule…

  4. Guillemette Galland
    dit :

    Encore un livre sur le deuil d’un ou des parents ! Décidément ce moment d’une « histoire » fait écriture ! En tout cas dans la sélection PMG de cette année. Avec plus ou moins de bonheur…
    J’ai aimé la plume de Marie Maher, avec ses phrases courtes et bien rythmées. J’ai trouvé son récit bien construit, bien que parfois un peu ténébreux, et fort justement court. Mais, le sujet, encore du deuil, m’a lassée… Pas assez original pour me transporter ? Coïncidence malheureuse ? Difficile de le savoir tant le plaisir de lire est subjectif, et soumis aux temps et aux situations.
    Pourtant cette belle profession de foi, en toute fin : « Écrire. Revenir sur les plaies pour donner à voir les merveilles sur lesquelles elles ouvrent. Écrire pour ouvrir le champ, élargir les définitions et révéler les différences de terrain, refuser le nivellement. »
    Une écrivaine à suivre…

  5. Un roman très bien maitrisé, avec ce qu’il faut de mystère pour donner au lecteur l’envie de continuer et de comprendre ce qui lie la narratrice à l’homme dont on célèbre les obsèques au tout début de l’histoire. Nous sommes tout de suite intrigués par le manque d’implication émotionnelle de la narratrice à l’enterrement, par son cynisme et nous voulons tout savoir. Un très belle plume, un livre impossible à lâcher.

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