Alors c’est bien, Clémentine Mélois

Alors c’est bien, clémentine mélois

« Il faut que je raconte cette histoire tant qu’il me reste de la peinture bleue sur les mains. Elle finira par disparaître, et j’ai peur que les souvenirs s’en aillent avec elle, comme un rêve qui s’échappe au réveil et qu’on ne peut retenir. Avec ce bleu, j’ai peint le cercueil de Papa. »
Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d’étincelles. Alors qu’il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d’enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une œuvre d’art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d’une cérémonie digne d’un concert au Stade de France : l’autrice raconte cette période irréelle et l’histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit.
D’une fantaisie irrésistible, Alors c’est bien offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C’est aussi l’hommage de l’artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour inquiet, son amour des mots et son vital élan de création.

Alors c’est bien est publié chez l’arbalète Gallimard

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  1. . L’autrice s’est fait connaître par ses livres inclassables basés sur les pratiques de l’Oulipo auquel elle appartient. Là, c’est le récit de la mort et de l’enterrement de son père, Bernard Mélois, un artiste qui fabriquait des sculptures de bric et de broc(s). L’homme, idole de sa femme et de ses filles, avait embarqué toute sa famille dans son aventure artistique restée plus ou moins méconnue. Dit comme ça, on pourrait penser que ce livre est sinistre, mais au contraire, c’est un livre plein de tendresse et de joie, dans lequel elle raconte plein d’anecdotes drôles et touchantes. C’est le récit de sa/leur vie et de l’enterrement dont elles ont décidé de faire une fête, à l’image du personnage. Un bien bel hommage dans un esprit méloisien. J’ai beaucoup aimé ce livre !

  2. guillemette galland
    dit :

    Ce livre est un plaisir loufoque et sensible que j’ai découvert avec beaucoup de bonheur. Pour cette famille d’artistes, tout est art, même la mort, et donc ce livre l’aborde avec fantaisie et humour malgré l’émotion forte. Clémentine Mélois, y rend deux fois hommage à son père : en parlant de sa vie de sculpteur et en en faisant elle-même une oeuvre d’art. C’est très beau. J’ai beaucoup aimé.

  3. Cecile Gaubert
    dit :

    Un très beau roman qui raconte la perte d’un être cher et qui retrace sa vie avec humour et décalage. Avec son écriture limpide et précise, l’autrice nous fait découvrir un artiste peu connu, au travers de ses oeuvres et de sa philosophie de vie.
    Un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir, malgré un sujet d’une profonde tristesse.
    Alterner souvenirs et derniers jours du père rend le récit authentique et estompe la gravité de la détérioration de son état de santé, vers une fin inéluctable.
    Un roman très réussi.

  4. Un roman qui n’en est pas un. Clémentine Mélois raconte la fin de vie et l’enterrement de son père. J’ai apprécié des passages sur la vie de sculpteur de son père, sur le rapport père-fille qui sont beaux et justes. Le côté loufoque de cette famille fait sourire et parfois émeut.

    Le reste du roman me donne l’impression d’avoir servi de cobaye à une thérapie de deuil.

    Pas désagréable, mais loin d’être un coup de coeur.

  5. Certaines familles vivent plus intensément que d’autres. Le sculpteur Bernard Mélois, d’inspiration dadaïste, était incontestablement doué pour le bonheur qu’il goûtait chaque jour aux côtés de sa femme chérie et de ses enfants. Sa gaîté, sa légèreté, son humour et la profondeur de sa pensée imprimaient son œuvre, coloraient la vie. Une telle philosophie se transmet. Ses filles y ont trouvé des armes pour repousser l’angoisse et la tristesse lorsque la mort est venue. C’est ce que Clémentine Mélois a a su raconter dans un roman touchant sur les derniers jours de son père et l’organisation des funérailles, empreint de tendresse nostalgique et de fantaisie, souvent drôle malgré un sujet qui prête en principe peu à rire. J’aime énormément.

  6. Edith Séné
    dit :

    Je redoutais cette lecture : la mort du père est un sujet beaucoup trop proche et sensible. Mais Clémentine Mélois est une excellente écrivaine. Membre de l’OULIPO, elle a déjà beaucoup écrit, et c’est pourquoi je ne choisirai pas son livre pour le PMG, bien que je l’aie aimé. Quelle famille ! Qui réussit à faire des obsèques du père une fête ! Chapeau.

  7. Très beau récit autour de la mort du père, artiste sculpteur, par une autrice elle-même artiste, plasticienne et oulipienne.
    Sensible, poétique, émouvant, plein d’humour.
    Sur ce père, donc, sa maladie, sa création, sa vie hors du monde, avec Michèle son grand amour, et ses trois filles. Et son enterrement à la mesure de son originalité. Comme une dernière fête. Très réussie !
    Alternance, bien menée, entre le récit, de courts dialogues (présent et passé), et des extraits du journal du père (dont hérite Clémentine après sa mort).
    Le titre donne écho à la fin du roman : « — Je suis mort, là ? — Non, pas encore Papa, mais c’est pour bientôt. Tu vas t’endormir, et tu ne te réveilleras pas. — Alors c’est bien. »
    J’ai beaucoup aimé.

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