
Sur une île, dans une châtaigneraie coupée du monde, vivent sept femmes et leurs enfants. Elles se nomment Sophie, Miriam, Azalée, Caroline, Livia, Paola, Cléo. Le jour, sous l’égide d’Anita, la matriarche, elles travaillent au rythme des saisons, récoltent les châtaignes, s’occupent de leurs petits. La nuit, les langues se délient, les corps se relâchent. Elles dansent, boivent, se disputent. Dans ce décor aussi idyllique qu’étouffant où corps, faune et flore forment une même chair vibrante, elles tentent de cohabiter les unes avec les autres.
La châtaigneraie est un refuge. Depuis huit ans, Anita y recueille des femmes qui ont fui leurs compagnons. Loin de la peur et de la violence qui guette au dehors, elle leur offre un cocon protecteur où voir grandir leurs enfants. Élevés en meute, ceux-ci s’aventurent chaque jour dans la forêt. Aux confins de leur royaume, à distance des yeux maternels, les vestiges de la brutalité familiale refont surface. Les poings se ferment et les jeux dégénèrent.
Sophie et sa fille vivent ici depuis la création du refuge. Rien ne semble pouvoir changer le cours de leurs existences, mais l’adolescente grandit et commence à poser des questions. Quelles histoires cache cette vie isolée ? Pourquoi est-il interdit aux enfants de franchir l’enceinte de la châtaigneraie ? Entre ce que sa mère voudra bien lui confier et ce qu’elle découvrira au-delà de leur forêt, les masques tomberont. Jusqu’à menacer la châtaigneraie et ses habitantes.
Charnel, puissant, onirique, singulier, un premier roman au style envoûtant.
Echappées est publié chez Grasset
guillemette galland
dit :Je suis rentrée un peu difficilement dans l’écriture de ce livre : flous, humeurs, désordres me mettaient mal à l’aise. Jusqu’à ce que je comprenne le talent de l’auteur : me faire saisir à travers ces mots du corps, des sensations, des odeurs, du trop, l’abîme dans lequel sont plongées ces femmes dont elle raconte l’histoire. Et d’où elles viennent. C’est un livre effrayant et nécessaire. Qui m’a échappée… de ma réalité.
Un beau travail d’écrivaine.
Isabelle Galland
dit :Un livre à part tant l’écriture est « féminine ». Ca pulse, ça grouille, ça vit. Des femmes se retrouvent dans un lieu secret avec les enfants, sans les hommes qui ont été violents. On se laisse emporter dans des sensations, des corps qui vibrent et l’amitié, la « sororité » pour s’en sortir. Mais il ne suffit pas de fuir, on emporte ses démons avec soi et la violence refait surface.
C’est un livre vraiment spécial, on y entre, on résiste aussi. Mais l’écriture est nécessaire. Une auteur à suivre.
Martine
dit :Mon sentiment sur ce livre est partagé. Un peu difficile au début, le roman se met en place avec une écriture agréable et fluide quand Manon Jouniaux ne cherche pas à faire du style, quand elle reste sobre sans en rajouter. Le reste du temps, je ne comprenais rien, me perdais… Malgré quelques passages très puissants, un vocabulaire trop recherché et prétentieux, parfois grandiloquent, verbeux nuit à la lecture et rend le roman inégal. Même si, pendant un temps, elle crée le suspense, son propos s’étire et finalement on ne comprend pas grand-chose. Bilan : à peine 200 pages mais ça n’en finit pas…
Marianne
dit :Un premier roman qui m’a beaucoup plu.
Les narratrices différentes avec un style d’écriture adapté, notamment pour les enfants, m’ont convaincu.
Le style est plutôt littéraire mais sans jamais être lourd.
Il réussit à nous faire ressentir des émotions diverses : peur, questionnement, joie, colère, résignation.
J’ai mis du temps à rentrer dans l’histoire, mais une fois qu’elle m’a attrapée, je ne l’ai plus lâché.
Sur le fond, cela fait du bien de suivre des femmes, et uniquement des femmes, qui organisent leur communauté. Tensions, frustrations, et mensonges qui tissent le lieu, mais aussi sororité, solidarité et joies.
Dommage que la fin soit un peu obscure – voire bâclée.
Je recommande et suivrai l’autrice avec intérêt !
Cecile Gaubert
dit :Lire ce roman fut difficile de par le style parfois brouillon, trop imagé, que du fond de l’histoire sordide.
C’est dans la deuxième partie du livre que nous commencons à rentrer dans les histoires douloureuses de ces femmes. Le roman devient intéressant quand l’autrice detaille les raisons de leur presence et leurs sentiments face à leur situation inadmissible.
Un premier roman en demi-teinte, qui aurait mérité une fin plus travaillée
Emmanuelle
dit :Un roman surprenant. Quelques pages sont nécessaires pour entrer dans une écriture foisonnante, impressionniste et allusive, mais une fois dedans, j’ai été comme happée par l’histoire de ces femmes, leurs contradictions, leurs drames, leur envie de vivre et le dévoilement progressif de leurs failles et des malheurs auxquels elles essaient d’échapper. La fin, une peu brouillonne et très violente , semble s’inscrire davantage dans l’expression d’un parti pris idéologique que d’une intention littéraire. Pourquoi pas ? Mais le style s’en ressent et la fin est confuse .
Edith Séné
dit :Des femmes s’expriment. Elles vivent en communauté avec leurs enfants dans une châtaigneraie. Elles travaillent, font les repas, rient, chantent, dansent et boivent. Elles ont fui des violences, l’inceste, la ségrégation. Certaines rencontrent des fées la nuit. J’ai peiné à comprendre qui étaient certains personnages. Histoire intéressante mais pas toujours claire. Ecriture embrouillée parfois.