« Maman et moi vivions ici depuis un peu plus de trois ans quand nous avons reçu le coup de fil. Au milieu des pins, des chênes et des bouleaux, au bout de ce chemin sans issue que deux autres propriétés jalonnent. C’est elle qui m’avait proposé de nous installer ici. Et je n’étais pas contre. J’avais grandi dans cette forêt. Le lieu m’était familier, et je savais que nous nous y sentirions en sécurité. Qu’il serait le bon endroit pour vivre à notre mesure. »
À distance du monde, une fille et sa mère, recluses dans une cabane en forêt, tentent de se relever des drames qui les ont frappées. Aux yeux de ceux qui peuplent la ville voisine, elles sont les perdues du coin. Pourtant, ces deux silencieuses se tiennent debout, explorent leur douleur et luttent, au coeur d’une Nature à la fois nourricière et cruelle et d’un hiver qui est bien plus qu’une
saison : un écrin rugueux où vivre reste, au mépris du superflu, la seule chose qui compte.
Dans un rythme tendu et une langue concise et précise qui rend grâce à la Nature jusqu’à son extrémité la plus sauvage, Aurélie Jeannin, dont c’est le premier roman, signe un texte comme une mélancolie blanche, aussi puissant qu’envoûtant.
Préférer l’hiver est publié aux éditions Harper Collins (collection Traversée)
Marie-Séverine DUBREUIL
dit :Huis clos sombre dans lequel je n’ai pas réussi à entrer malgré une très belle écriture poétique.
Face à ce roman où le froid règne en permanence, je suis restée de glace.
Martine
dit :Une mère et sa fille vivent dans un chalet dans la forêt, en plein hiver, entourées du froid et de la neige, enfermées dans leurs drames : la perte d’un enfant. Jusqu’au jour où elles sont attaquées par un inconnu qui saccage la cabane, introduisant la peur dans un univers déjà pesant. Ce livre très particulier est celui d’une ambiance plus que d’une histoire. Une ambiance lourde et hostile, dans laquelle il faut survivre et tenter de retrouver si c’est possible la sérénité. Je me suis laissé prendre par le rythme de ces journées et de ces soirées recluses autour de la douleur. Un livre noir et violent, atypique, qui porte le lecteur d’un souffle vers la dernière page.
Guillemette Galland
dit :Une écriture singulière que j’ai beaucoup aimée. Assurément Aurélie Jeannin est une écrivaine-e dans sa maitrise de la langue. Et même si le livre est plus un récit qu’un roman, il n’en reste pas moins que j’ai été sous le charme, emportée dans le froid de cet hiver, préféré à la chaleur dans laquelle je baignais pourtant concrètement, ayant lu ce livre pendant la canicule… Bien sûr la reconstruction après un traumatisme nécessite cette descente en soi, proche du nombrilisme, parfois éprouvante pour la lectrice que je suis. Mais je n’ai jamais été prise en otage du pathos ou de l’obscénité possible de la mise à nue. C’est en ce sens que l’écriture de l’auteur-e est une belle réussite. La distance avec son sujet, grâce au choix des mots, aux petites phrases courtes, au rythme des phrases et des chapitres, et à cause justement des personnages si fantomatiques, m’a paru juste.
J’attends le prochain livre…
Édith
dit :Roman glauque et compliqué. Deux femmes, mère et fille, vivent isolées dans les bois. Chacune a perdu son fils. Du bavardage. Parfois, tout et son contraire, ex. p 49 : » Nous parlons beaucoup ». Plus bas : » Nous parlons peu (de nos lectures) ». La mère distingue écrivains, romanciers et auteurs (p 40). Bon, pourquoi pas ? Vous avez deviné : je n’ai pas été emballée…
Marie
dit :Certains passages très profonds m’ont plu et je trouvais intéressant de traiter la situation de ces deux femmes : la mère et la fille qui ont toutes les deux perdu leur fils. Pourtant l’ambiance très particulière ne m’a pas permis d’accrocher à ce livre.