À la demande d’un tiers, Mathilde Forget

À la demande d’un tiers, Mathilde Forget

« La folie n’est pas donnée à tout le monde. Pourtant j’avais essayé de toutes mes forces. »
C’est le genre de fille qui ne réussit jamais à pleurer quand on l’attend. Elle est obsédée par Bambi, ce personnage larmoyant qu’elle voudrait tant détester. Et elle éprouve une fascination immodérée pour les requins qu’elle va régulièrement observer à l’aquarium.
Mais la narratrice et la fille avec qui elle veut vieillir ont rompu. Elle a aussi dû faire interner sa sœur Suzanne en hôpital psychiatrique. Définitivement atteinte du syndrome du cœur brisé, elle se décide à en savoir plus sur sa mère, qui s’est suicidée lorsqu’elle et Suzanne étaient encore enfants.
Elle retourne sur les lieux, la plus haute tour du château touristique d’où sa mère s’est jetée. Elle interroge la famille, les psychiatres. Aucun d’eux ne porte le même diagnostic. Quant aux causes : « Ce n’est pas important de les savoir ces choses-là, vous ne pensez pas ? » Déçue, méfiante, elle finit par voler des pages du dossier médical qu’on a refusé de lui délivrer.
Peu à peu, en convoquant tour à tour Blade Runner, la Bible ou l’enfance des tueurs en série, en rassemblant des lettres écrites par sa mère et en prenant le thé avec sa grand-mère, elle réussit à reconquérir quelques souvenirs oubliés.
Mais ce ne sont que des bribes. Les traces d’une enquête où il n’y a que des indices, jamais de preuves.
La voix singulière de Mathilde Forget réussit à faire surgir le rire d’un contexte sinistre et émeut par le moyen détourné de situations cocasses. Sur un ton à la fois acide et décalé, elle déboussole, amuse et ébranle le lecteur dans un même élan.

À la demande d’un tiers est publié chez Grasset

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  1. Marie-Séverine DUBREUIL
    dit :

    Je sors de la lecture de ce roman avec un sentiment mitigé ; je ne suis pas sûre d’avoir aimé ce livre très court. J’ai néanmoins apprécié la narration non linéaire et la façon dont l’auteur parvient à nous faire réfléchir sur la folie et les blessures de l’enfance,.

  2. Guillemette Galland
    dit :

    À LA DEMANDE D’UN TIERS
    Mathilde Forget

    Roman inégal et c’est dommage. J’ai beaucoup aimé le monde fantastique de la narratrice, les requins, les poutres apparentes, Bambi, le besoin d’ordre si bien raconté. J’ai moins aimé la quête de la mère morte – encore ! – Désolée Mathilde Forget, mais les premiers romans qui racontent la mort d’un père, la folie d’une mère ou vice-versa sont légions, surtout pour moi qui lit depuis si longtemps… et il faut une belle dose d’innovation pour m’arracher à du « déjà lu ». Et je me suis ennuyée à l’évocation des souvenirs d’enfance égrenés, même si les tableaux sont très bien campés (comme la grand-mère aux Murielles)
    Mais la plume est alerte et inventive, malgré les affirmations trop fréquentes, la narration par touches et le personnage de la narratrice attachant. J’ai envie d’en savoir plus. Affaire à suivre donc…

  3. Malgré un sujet intéressant (la folie, les relations mère-fille et entre sœurs…) et certains passages réussis, un peu « suspendus », ce roman peine pourtant à susciter l’intérêt et l’émotion et laisse le lecteur sur sa faim. Sans doute Mathilde Forget a-t-elle trop misé sur la forme au détriment de l’histoire qu’elle voulait raconter. Et, de ce fait, elle ne réussit pas la mission d’entraînement du lecteur qui est celle de tout romancier. En voulant trop faire d’effet de présentation, son texte, s’il n’est pas désagréable à lire, paraît décousu : alternance de textes longs et de phrases isolées, suite d’anecdotes, articles de journal ou de revue scientifique dont il est difficile de faire le lien avec le propos… Dommage, elle aurait sans doute pu faire beaucoup mieux.

  4. Petit livre lu en 24 heures. Début prometteur. Très original pour ne pas dire bizarre. Le titre fait référence à l’internement en hôpital psychiatrique ( de la sœur de la narratrice ). Trop abscons. Les faits sont juste évoqués. Me laisse perplexe. Non, je n’ai pas été passionnée…

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