Une rumeur circule dans les cercles de pouvoir. Elle concerne un épais dossier intitulé Le Rapport Chinois. On dit que sa lecture rend fou. Pour certains, ce rapport à quelque chose à voir avec les cartels de la drogue. Pour d’autres il s’agit du manifeste d’un complot mondial. Quelques-uns en parlent comme d’un texte visionnaire.
On s’accorde en tout cas sur l’identité de son rédacteur : Tugdual Laugier. Mais là-aussi le mystère reste entier… Est-ce le nom d’un imposteur surdoué, d’un prophète ou d’un parfait imbécile ?
Quand la société des Hommes devient une farce, la vérité a besoin d’un bouffon. Le premier roman de Pierre Darkanian est une corde tendue par-dessus l’absurdité du monde moderne. On y danse, trébuche et se redresse derrière Tugdual, aussi inoubliable que Falstaff ou Ignatius Reilly, d’un abime à l’autre, d’un rire féroce vers une troublante mélancolie.
Martine
dit :Tugdual Laugier, jeune consultant sorti de l’école, suffisant et stupide, est employé dans des bureaux déserts où on ne lui donne aucune mission pendant trois ans. Désœuvré, il se venge le soir en régnant méchamment sur son épouse, une femme effacée et amoureuse. Un beau jour, un directeur qui se prétend spécialiste de la Chine, idiot et drogué, lui demande de réaliser un rapport sur l’avenir économique de la Chine sur le marché français. Tugdual produit alors 1184 pages ineptes et indigestes — une compilation de textes relevés sur internet et de notes de bas de pages. Sa conclusion : la Chine doit se lancer en France dans la production de mini-viennoiseries à moindre coût… Ce rapport, présenté lors d’un déjeuner mémorable au mystérieux Chinois Dong qui l’oublie sur la table, est le point de départ d’une enquête de police ubuesque. Auteur facétieux, à l’humour jubilatoire et truculent, Pierre Darkanian livre une vision très personnelle et hilarante de la crise des subprimes. Un régal…
Guillemette Galland
dit :Autant le dire, je me suis ennuyée à lire ce rapport chinois. Autant que le héros qui dans la première partie s’ennuie à ne rien faire dans son bureau. Autant que les autres personnages a essayer de décortiquer ce fameux rapport. Je comprends l’enjeu du propos mais cela ne m’a pas convaincue…
Edith Sene
dit :Satire sanglante du monde des affaires. Farfelu. Loufoque. Assez bien.
Marie-Séverine Dubreuil
dit :Mise en scène grotesque de l’imbécillité humaine. Ce n’est pas le genre de roman que je recommande car il est trop « déjanté » à mon goût et pourtant j’en apprécie l’absence de morale.
Catherine Mabille
dit :C’est une gageure de vouloir faire rire avec la vie de bureau et la fraude fiscale. Le début du roman, un gros tiers quand même, aurait pu être beaucoup plus court, mais son côté absurde voire kafkaïen est un peu gâché par un humour scatologique et un pas très subtil. La suite relève d’une farce caricaturale qui ne m’a pas convaincue.
Corinne
dit :Burlesque, absurde, décalé et génial ! Une espèce d’antihéros, crétin et mégalo à souhait qui brasse du vent à longueur de journée, maintient l’attention du lecteur qui n’attend que le juste retour des choses : sa chute. Bref, ce roman est une satire du monde capitaliste dans toute sa splendeur. Ce rapport chinois démontre qu’il suffit, parfois, de soigner l’emballage pour rendre attractive et onéreuse une idée saugrenue que seuls des cabinets dits « experts » peuvent nous faire avaler et provoquer, parfois et à terme, des crises financières !