C’est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément, où l’on ne sait pas très bien qui l’on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d’une guerre qu’il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.
Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu’on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. L’auteur y explore les méandres des sentiments et le poids des traumatismes de l’Histoire.
Un jour ce sera vide est publié chez Christian Bourgois éditions
Martine
dit :D’une plume sensible et délicate, l’auteur raconte l’amitié estivale de deux enfants que leurs milieux différents opposent. Aux yeux du narrateur, Baptiste est un ami idéal qui l’entraîne vers un monde inconnu et raffiné, lui qui a honte de sa tante « monstrueuse » et de sa grand-mère bien-aimée à l’accent prononcé, qui ne sait pas nager et porte des tricots improbables au bord de l’eau. L’ambiance est très bien décrite, la plage, la mer, les moments partagés et ambigus entre les deux enfants. Il ne se passe pas grand chose et pourtant l’auteur sait décrire avec minutie ce quotidien de plage normande, la sieste, la mer, les sentiers déserts, les maisons ombragées… Tout d’abord séduite par la belle langue d’Hugo Lindenberg et son jeune héros, je me suis soudain lassée, ne comprenant pas vraiment où il souhaitait entraîner ses lecteurs et un peu écœurée par certains passages glauques, que l’esprit ambivalent et cruel de l’enfance n’explique pas à lui seul et auxquels je suis restée étrangère. Plus j’avançais dans la lecture, moins j’appréciais d’en retrouver l’ambiance. Il m’en reste une impression diffuse, d’un livre dérangeant que je n’avais jamais hâte de reprendre pour le terminer.
Corinne
dit :L’histoire commence pourtant bien. Un jeune garçon recherche désespérément un copain de plage, comme nous l’avons tous vécu au même âge. On se remémore, alors, des souvenirs et on replonge dans l’enfance, heureuse ou cruelle. Pourtant admirablement écrit, ce roman comporte, à mon goût, trop de longueurs d’où la difficulté pour moi de m’en imprégner d’autant que chaque chapitre n’a pas forcément une suite chronologique avec le précédent. Et pour finir, oserais-je dire, très déçue par la fin. Bref, j’ai vraiment l’impression d’être passée à côté de ce livre.
Marie-Séverine DUBREUIL
dit :Livre étrange qui relate les relations de deux garçons issus de milieux très différents durant le temps d’un été. L’attirance de l’un pour l’autre, le poids des non-dits, la sortie de l’enfance et de son insouciance si difficile, ont beau être décrits avec subtilité, ils ont provoqué chez moi plus de gêne que d’admiration.
Guillemette Galland
dit :J’ai énormément aimé ce livre tout en finesse et trouvailles, qui raconte un passage d’enfance avec un rare justesse.
J’ai aimé aussi cette gageure : il est écrit à la première personne, celle d’un garçon d’une dizaine d’années, mais parle malgré tout une langue adulte. C’est troublant mais toujours crédible, sans doute aussi, parce que Hugo Lindenberg dit peu le monde réel qu’il cantonne à un cercle très restreint autour du garçon, celui pour lequel il n’a pas de mots, mais très bien toutes ses émotions et ses observations par petites touches impressionnistes.
Le tableau fini en est formidable.
Edith Sene
dit :Coup de coeur, coup de poing ! Délicatesse des sentiments et des actes. Beaucoup de non-dit. Amour de l’enfant pour sa grand-mère, respect des adultes même différents (tante handicapée). Très beau. Histoire d’une amitié fabuleuse que découvre un petit garçon esseulé. Bravo le PMG cette année !