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Suiza, Bénédicte Belpois

Couverture gallimard du roman Suiza
Suiza, Bénédicte Delpois

FINALISTE 2019

« La tranquillité d’un village de Galice est perturbée par l’arrivée d’une jeune femme à la sensualité renversante, d’autant plus attirante qu’elle est l’innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomás est immédiatement fou d’elle. Ce qui n’est au départ qu’un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour. »

Suiza, Bénédicte Belpois, éditions Gallimard, 2019

Sergent papa, Marc Citti

Couverture jaune du roman Sergent papa. photo d'une collection de vinyles
Sergent Papa, Marc Citti

« Si encore je t’avais abandonné pour parcourir le monde ou pour plonger dans l’ivresse d’une trépidante vie d’artiste, peut-être aurais-tu pu me fantasmer en père aventurier absorbé par des voyages extraordinaires, mais non, j’ai toujours été là, à quelques encablures de ta chambre d’enfant, et pourtant si éloigné.»

Comédien à la carrière essoufflée, Mathieu tente de renouer avec son fils Antoine, musicien prodigieux. Au rythme des tâtonnements de ce père absent se découvrent la tendresse prudente et la violence sourde des sentiments.

Sergent Papa, Marc Citti, éditions Camann-Lévy, 2019

Saltimbanques, François Pierretti

Couverture sur fond rouge d'un homme noir en contre-plongée. Roman saltimbanques
Saltimbanques, François Pierretti

Plusieurs années auparavant, j’avais suivi mon père sur un long trajet, vers Clermont-Ferrand. Parfois il me laissait tenir le volant sur les quatre voies vides du Sud-Ouest, de longs parcours, la lande entrecoupée seulement de scieries et de garages désolés, au loin. Je conduisais de la main gauche, ma mère ne savait pas que j’étais monté devant. C’était irresponsable de sa part, mais la transgression alliée à l’excitation de la route me donnait l’impression d’être adulte, pour quelques kilomètres. Mon père en profitait pour se rouler de fines cigarettes qu’il tenait entre le pouce, l’index et le majeur. Sa langue passait deux fois sur la mince bande de colle. Il venait d’une génération qui ne s’arrêtait pas toutes les deux heures pour faire des pauses et voyageait souvent de nuit. J’avais un jour vu le comparatif d’un crash-test entre deux voitures, l’une datant des années quatre-vingt-dix et l’autre actuelle. Mon frère et sa vieille Renault n’avaient eu aucune chance.

Saltimbanques, François Pierretti, éditions Viviane Hamy, 2019

L’odeur de chlore, Irma Pelatan

Couverture fond piscine du roman L'odeur de chlore
L’odeur de chlore, Irma Pelatan

« L’Odeur de chlore, c’est la réponse de l’usager au programme « Modulor » de l’architecte Le Corbusier. C’est la chronique d’un corps qui fait ses longueurs dans la piscine du Corbusier à Firminy. Le lieu est traité comme contrainte d’écriture qui, passage de bras après passage de bras, guide la remémoration. Dans ces allers-retours, propres à l’entraînement, soudain ce qui était vraiment à raconter revient : le souvenir enfoui offre brutalement son effarante profondeur.
Quelque chose de très contemporain cherche à se formuler ici : comment dit-on « l’usager » au féminin ? Comment calcule-t-on la stature de la femme du Modulor ?
Lorsque le corps idéal est conçu comme le lieu du standard, comment s’approprier son propre corps ? Comment faire naître sa voix ? Comment dégager son récit du grand récit de l’architecte ?
J’ai cherché à traduire la langue du corps, une langue qui est toute eau et rythme. Délaissant la fiction, j’ai laissé le réel me submerger. À la « machine à habiter », je réponds avec du corps, de la chair, jusqu’à rendre visible l’invisible, jusqu’à donner une place à l’inaudible.
Si tu savais comme je suis bien. »

L’odeur de chlore, Irma Pelatan, éditions La contre-allée, 2019

Trancher, Amélie Cordonnier

Couverture du roman avec un bandeau montrant une femme angoissée dans un salon
Trancher, Amélie Cordonnier

« Des pages et des pages de notes. Tu as noirci des centaines de lignes de ses mots à lui. Pour garder une trace, tenter de les désamorcer, avec le pathétique espoir qu’ils aillent s’incruster ailleurs qu’en toi. »

Cela faisait des années qu’elle croyait Aurélien guéri de sa violence, des années que ses paroles lancées comme des couteaux n’avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il a rechuté : il l’a de nouveau insultée. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d’avoir décidé pour son anniversaire.

D’une plume alerte et imagée, Amélie Cordonnier met en scène une femme dans la tourmente et nous livre le roman d’un amour ravagé par les mots.

Trancher, Amélie Cordonnier, éditions Flammarion, 2019