
Après la disparition de sa famille, Tomas Fischer part se réfugier dans une ville isolée et lointaine. Il entame une nouvelle vie, clandestine, dans les marges de cette cité où son statut interlope lui permet de rendre bien des services. Mais Lasciate n’est pas une ville comme les autres : un secret inouï distingue ses citoyens du commun des mortels.
En imaginant une ville utopique où pourtant les débats ne sont pas moins passionnés que dans nos cités imparfaites, Baptiste Ledan compose avec mordant une fable borgésienne sur l’impermanence.
La vie suspendue est publié aux éditions Intervalles
Marie-Séverine Dubreuil
dit :Ce roman, à la limite de la science fiction, dépeint des personnages très attachants. Il prend le risque d’aborder bon nombre de questions philosophiques et métaphysiques telles que la mort, le deuil d’un enfant, le pouvoir, le statut de l’immigré …. C’est courageux. Ce livre atypique, léger en surface et donc facile à lire, mérite d’être découvert pour son originalité.
Guillemette Galland
dit :Un drôle de livre ! Bizarre et intéressant parce que L’auteur pousse chaque situation jusqu’au bout même si c’est absurde ou décalé. J’ai aimé ce parti pris, cette capacité d’imagination et les différents thèmes abordé : la mort, la vie éternelle, l’euthanasie, mais aussi l’ennui, la conscience… tout cela donne bien à réfléchir.
J’ai moins aimé le ton de l’écriture, un peu sec, un peu distant. À la façon un peu surannée des « Voyages de Gulliver ». Du coup je suis restée en dehors, et malgré toutes ces pensées je n’ai pas eu de vraies émotions.
Martine
dit :Un roman réjouissant sur la mort, l’immortalité, l’euthanasie. En fils spirituel de Barjavel, Baptiste Ledan imagine un pays en marge du monde, où l’on ne meurt plus, où les innombrables règles rendent cette vie prolongée d’une monotonie sans fin, au sens réel du terme. Au point que certains habitants, ne supportant plus de vivre, font appel au « Suicitueur », mortel venu d’Europe, pour les aider à en finir. La narration méticuleuse et dépassionnée, d’une plume aiguisée, contribue à tenir le lecteur en haleine, dans un roman utopique qui appelle à la réflexion philosophique. Formidable.
Marianne
dit :Ce premier roman m’a surprise. Début d’histoire, on suit le drame que vit Tomas, et son désir de voyager. Il se retrouve dans cette ville Lasciate, aux habitants… étranges. Et on part dans univers où les êtres humains ne meurent pas – de vieillesse du moins.
Baptiste Ledan nous embarque dans une réflexion sur l’immortalité et ce qu’elle implique, mais aussi sur les choix moraux, tels que l’euthanasie. Le personnage principal se retrouve en effet face à des dilemmes : est-ce bien d’aider des migrants à passer des frontières, en devenant soi-même passeur et donc profiteur de cette situation ? Est-ce vertueux d’aider des immortels à trouver la mort qu’ils n’osent pas se donner ?
Tout cela avec une écriture fluide, certes assez froide, une structure alternant points de vue interne et externe qui fonctionne bien. Un beau premier roman, qui fait réfléchir, et auquel j’ai bien accroché.
Isabelle Galland
dit :Les thèmes sont intéressants et nous font réfléchir de manière inhabituelle, autant autour de la vie éternelle que de l’euthanasie, mais l’auteur veut tout dire en un premier roman et les développements sont trop disparates. Son parti pris d’inventer une ville imaginaire, et ses habitants immortels, en réponse à une perte impossible ne m’a pas convaincu, on est en attente de plus de profondeur face à ce deuil impossible. Un auteur qui promet mais un premier livre insatisfaisant.