Même le bruit de la nuit a changé, Violette d’Urso

Même le bruit de la nuit a changé, Violette d’Urso

Anna est encore une enfant quand son père meurt brutalement. Elle remplit son absence par quelques objets hétéroclites, par des histoires qu’on lui a racontées et par son puissant imaginaire. Jeune femme, elle comprend qu’elle connaît très peu celui qu’elle s’est inventé en héros. À partir d’un répertoire qui lui a appartenu, elle se lance sur ses traces, arpente les villes d’Italie, d’où il était originaire, et remonte pas à pas l’histoire de sa famille. On la suit dans ce voyage où elle découvre les mille vies de son père, dont certaines sont fabuleuses et d’autres d’une noirceur d’encre.
Même le bruit de la nuit a changé se lit comme une enquête sur un homme passionnément romanesque. Mais c’est aussi un livre sur l’enfance orpheline et la construction de soi avec le manque. L’écriture et le temps long pris pour déplier les pans visibles ou cachés d’une vie et d’une relation en font un roman magnifique sur l’amour d’une fille pour son père.

Même le bruit de la nuit a changé est publié aux éditions Flammarion

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  1. La plume classique, raffinée et délicate de Violette d’Urso m’a ravie. Loin des déballages impudiques et des règlements de compte en famille qui me sont insupportables et qui sont la tendance ces dernières années, et bien que dans la veine autobiographique, son roman est tout au contraire en retenue et en discrétion. Une quête, une enquête auprès de ceux qui l’ont côtoyé, par laquelle la jeune femme espère mieux connaître son père, disparu brutalement quand elle avait six ans. Le choc violent subi par la fillette au retour d’un séjour au ski s’est diffusé en elle, qui a progressivement comblé l’absence par l’imaginaire, recréant un père héroïque à partir de bribes de souvenirs. Ses découvertes lui ouvriront les yeux sur un homme brillant qui s’autodétruisait, précipitant sa mort. Délicieux et touchant, empreint d’intelligence, d’humour et de maturité, ce livre est une réussite.

  2. Julien Gaubert
    dit :

    Ce récit d’une quête sur un père disparu trop tôt nous transporte de Rome à Naples en passant par Palerme et amène le lecteur à découvrir qui était ce père au départ adulé et fantasmé. L’autrice, avec une grande douceur passe de l’adoration à la détestation au gré de l’avancement de son enquête. Mais, il est impossible de détester ce père finalement si humain et fragile.
    L’écriture simple et pourtant percutante porte avec brio une histoire lourde de sens.
    Un roman doux et sensible qui ne laisse pas indifférent. Un coup de cœur.

  3. Coup de coeur pour ce roman tout en délicatesse qui nous emmène dans la quête d’un père aux multiples secrets et facettes. Sans tomber dans un pathos facile, l’autrice aborde le deuil et la quête de ses origines avec une langue fine et jamais ampoulée.
    Ce roman se lit d’une traite, et m’a fait voyager dans plusieurs villes italiennes, parfaite lecture d’été. Il décrit avec justesse l’impact d’un deuil jeune, l’idéalisation du défunt, le désenchantement face à la réalité pour finir sur une note joyeuse d’une page tournée.
    Je recommande !

  4. On peut se demander à la lecture de ce « roman », si c’en est bien un, une autobiographie, ou un long article de Gala, tant la généalogie de la jeune autrice amène à se poser toutes sortes de questions. Mais finalement, ce n’est pas très important, car ce livre fait le portrait d’un personnage de roman, justement, comme elle le dit. Navigant aux sens propre et figuré dans la vieille Europe à la recherche de traces de son père décédé, l’héroïne décrit son périple entre palaces d’une aristocratie plus ou moins décatie, cimetières et descriptions de quartiers populaires. Les souvenirs infimes ou peu glorieux récoltés après de longs voyages lui permettent de retrouver une image de son père plus ou moins étouffée par des secrets de famille. Au bout du compte, ce road trip dans un monde suranné, bien mené, ponctué d’anecdotes et de notes d’humour m’a touchée.

  5. Isabelle Galland
    dit :

    Ce livre, d’une écriture fine et tellement juste, est impressionnant, d’autant plus qu’il est un premier roman écrit par une si jeune fille. Sa quête du père mort quand elle avait 6 ans nous emporte en Italie mais aussi dans les méandres d’un vécu du deuil impossible. Elle arrive à nous transmettre, sans dramatique ni pathos, ses douleurs profondes et l’écriture lui permet de se construire avec cette mort. Cela augure du grand écrivain.

  6. Très jeune, Anna perd son père et le fantasme cultivé, passionné et passionnant, ce qu’il est certes, mais pas seulement. Elle découvre ses failles et faiblesses au cours d’une quête sur ses origines en Italie. Autobiographie touchante et émouvante d’une jeune fille de 23 ans qui cherche à se (re)construire au travers de ce père disparu. Premier roman prometteur.

  7. Encore la perte du père. Des invraisemblances, même si l’histoire est transformée en roman. Trop de gens, trop de lieux. Se lit facilement. Moyen

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