Dès que sa bouche fut pleine, Juliette Oury

Dès que sa bouche fut pleine, Juliette Oury

Véritable expérience de lecture, Dès que sa bouche fut pleine est aussi un premier roman initiatique, l’histoire d’une jeune femme entraînée malgré elle par son désir, un désir défendu qu’elle va transformer en une force intime capable de la protéger contre toutes les formes d’aliénation. D’ailleurs, le désir et l’appétit sont-ils vraiment si différents ?

Dès que sa bouche fut pleine est publié aux éditions Flammarion

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  1. Dans ce roman spirituel, Juliette Oury inverse la place dévolue au sexe (recommandé par le gouvernement matin, midi et soir !) et à la nourriture dont la consommation par plaisir ou en groupe est prohibée. Une critique plutôt réjouissante de la société actuelle qui mêle interdits alimentaires, sublimation de la gastronomie et banalisation du sexe. Et, au-delà de quelques trouvailles savoureuses comme la « police des mets », les recettes de « ELLE en banquette » ou l’arrestation de Madame Reine Claude, Juliette Oury propose une écriture classique, riche et soignée, très agréable à lire.

  2. L’idée est intéressante : nous plongeons avec ce roman dans un monde où le sexe et l’alimentation sont inversés. Cela donne des passages drôles, montrant à quel point le tabou sur les sexualités est ridicule. Il y a aussi des passages difficiles, car l’héroïne principale vit des violences conjugales, pas sexuelles donc mais alimentaires.

    Pour autant, je suis un peu déçue de cette lecture : si le roman se lit bien, et certains passages sont marquants, il a pour moi manqué de structure et trainé en longueur, ouvrant de nombreuses portes et mêlant peut-être trop de sujets.

    Cela reste une lecture agréable qui a le mérite de nous plonger dans un univers étonnant, démontrant bien que nos conceptions prudes de la sexualité sont désuètes.

  3. Marie-Séverine
    dit :

    Roman étonnant dont le sujet est la description d’un monde où, dans les relations humaines de convivialité, le sexe a remplacé la nourriture. C’est audacieux, décalé et plaisant. J’ai passé un bon moment de lecture d’autant qu’au final, ce livre est un hymne à l’art de cuisiner !

  4. Une société où cuisiner et manger pour le plaisir sont proscrits et tabous, mais où le sexe est banal, omniprésent et recommandé. Transgressions d’une femme. Beaucoup d’humour. Belles descriptions des aliments, des sensations…
    Roman tout à fait étonnant qui se lit d’une traite. A offrir pour surprendre.

  5. Une véritable « expérience littéraire », tant ce roman casse tous les codes classiques.
    Chaque mot, chaque expression liée au plaisir – si commun – du gustatif est remplacé par le champ lexical du sexe. Une proposition qui en fait une lecture surprenante et passionnante.

    Quelques passages un peu lents mais un final qui nous plonge dans l’horreur que tant de femmes ont pu connaître.

    Ce roman mérite une diffusion large.

  6. Isabelle Galland
    dit :

    L’idée est intéressante : déplacer le tabou du sexe vers la nourriture. Il y a quelques moments drôles, mais on s’ennuie assez vite tant les stéréotypes sont les mêmes. J’ai eu du mal à finir ce livre.

  7. Cecile Gaubert
    dit :

    L’analogie plaisir de manger et plaisir sexuel est pour le moins osée. Même si de prime abord échanger ces deux plaisirs me semblait incongru et voué à l’échec, j’avoue que la technique fonctionne.
    L’autrice nous démontre que l’intimité est aussi une affaire de code sociétal et qu’elle varie au gré des normes.
    Sans aucun doute, l’autrice sait manier l’art de l’écriture, mais aussi l’humour. C’est avec une certaine délectation que j’ai suivi le parcours initiatique et libérateur de l’héroïne.
    C’est un ouvrage qui aurait toutefois mérité d’être plus court, en effet, les descriptions du plaisir culinaire et du quotidien sexuel finissent par rassasier, voir confiner à l’indigestion.

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