La chaleur, Victor Jestin

Victor Jestin, La chaleur

« Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. » Ainsi commence ce court et intense roman qui nous raconte la dernière journée que passe Léonard, 17 ans, dans un camping des Landes écrasé de soleil. Cet acte irréparable, il ne se l’explique pas lui-même. Rester immobile, est-ce pareil que tuer ? Dans la panique, il enterre le corps sur la plage. Et c’est le lendemain, alors qu’il s’attend chaque instant à être découvert, qu’il rencontre une fille.
Ce roman est l’histoire d’un adolescent étranger au monde qui l’entoure, un adolescent qui ne sait pas jouer le jeu, celui de la séduction, de la fête, des vacances, et qui s’oppose, passivement mais de toutes ses forces, à cette injonction au bonheur que déversent les haut-parleurs du camping.

La chaleur est publié aux éditions Flammarion

Rejoindre la conversation

  1. Un premier roman intéressant, parfois dérangeant. Une bonne découverte.

  2. Marie-Séverine DUBREUIL
    dit :

    La chaleur est un roman qui repose sur l’ambiance et la description de la vie d’un camping l’été. L’auteur crée une atmosphère et un malaise. On se surprend pourtant à ressentir de la sympathie pour son anti-héros, Léonard.
    J’ai lu ce livre d’une traite avec intérêt tout en regrettant néanmoins des invraisemblances dérangeantes (transport et enfouissement d’un corps très facilement par un adolescent frêle, inquiétude toute relative d’une mère qui n’a plus de nouvelles de son fils …)

  3. Une nuit de canicule, dans un camping, Léonard, 17 ans, assiste à la mort d’un autre adolescent, sans bouger, alors qu’il pourrait le sauver. Fasciné, il regarde Oscar mourir devant ses yeux. Cette non-assistance à personne en danger fait de lui un assassin et il le sait. Sans réfléchir, il transporte le corps jusqu’à la plage et l’enterre sous le sable. Le lecteur suivra les errements de Léonard dans le camping la nuit et la journée qui suivent : sa culpabilité, ses interrogations, son incapacité à détacher son esprit de la scène de mort, mais aussi les tentatives de séduction de ce jeune homme un peu à l’écart des autres, tête de turc de ceux qui se croient plus malins, un jeune qui n’aime pas le soleil brûlant ni la vie de ces vacances en groupe… Les premières pages de ce livre sont très fortes et impressionnantes. Elles dégagent une impression de malaise et de fascination qui donnent envie de savoir ce qu’il va se passer. Le tout est assez habile, d’autant que l’auteur n’a que vingt-cinq ans. Bien que la fin soit un peu convenue, le portrait de Léonard et l’ambiance au camping sont parfaitement retracés dans ce premier roman prometteur.

  4. Guillemette Galland
    dit :

    Un livre dérangeant et pas vraiment aimable, mais à l’image de son héros, adolescent mal dans sa peau. Des mots qui racontent justes et forts les troubles et les questions de cette période de passage, si délicate et si troublante, ou qui laissent des vides là où la parole n’accède pas.
    Si l’art d’un écrit est de nous faire partager un monde inconnu, alors le pari est réussi : pour moi, femme dans la soixantaine, pouvoir me mettre dans la peau d’un jeune homme de 17 ans est une aventure extra-ordinaire. J’en suis restée… sans voix…

  5. J’ai lu ce livre rapidement, l’enchaînement des événement a réussi à me happer. L’auteur a bien réussi à me faire entrer dans la peau de Léonard et à me faire ressentir l’ambiance pesante. Une belle découverte !

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.