Mon mari, Maud Ventura

Mon mari est publié chez l’Iconoclaste

C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.
On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant.

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  1. Bien écrit et vite lu, ce roman léger raconte une manipulation qui en cache une autre. Dans l’hyper-contrôle, l’héroïne met sa vie en scène autour de ce qu’elle croit l’amour parfait. Tout est calculé, anticipé, le hasard n’a aucune place dans son quotidien, qu’elle place sous observation constante… Attachée à l’apparence, elle analyse, interprète, scrute le moindre des faits, gestes et paroles de son mari, qu’elle n’hésite pas à « punir » (sans qu’il le sache) si elle juge que son comportement n’est pas conforme à ce qu’elle en attend. Certes, ce livre est original et on passe un bon moment, certains passages sont amusants, d’autres grinçants, mais je n’y ai pas trouvé « l’irrésistible drôlerie » que vante le bandeau de couverture.

  2. Ce roman copieux se lit très vite. Il y a beaucoup d’idées. Quelle singularité, cette femme ayant tout pour elle, qui préfère son mari à ses enfants et qui l’adore tout en le punissant à son insu ! Une fin étonnante. Rafraîchissant et déjanté. Un bon délassement. J’ai bien aimé.

  3. Marie-Séverine Dubreuil
    dit :

    Roman original et déroutant. Il est heureusement sauvé par une fin inattendue tant le personnage principal, une femme qui aime passionnément son mari, est déséquilibré et insupportable.

  4. Guillemette Galland
    dit :

    Un livre qui m’a laissé perplexe : cette façon de concevoir les rapports de couple est à l’opposé de ce que je vis et de ce qui m’anime, et là l’autrice n’a pas réussi à me faire découvrir un autre monde intéressant…

  5. Catherine Mabille
    dit :

    Quelques mois après avoir lu ce roman, il ne me laisse pas un grand souvenir mais plutôt l’impression d’avoir lu une sorte de « Desperate Housewives » romancée plutôt drôle et sympathique. Si l’héroïne est agaçante à vouloir être caricaturalement l’épouse parfaite comme dans une pub américaine des années 50 (comme le suggère l’iconographie de la couverture), le roman aurait pu être plus court pour le même résultat, surtout que le coup de théâtre final tient en quelques pages. Au bout du compte, c’est le portrait d’une femme folle de son mari, dans tous les sens du terme, qui perd la partie face à un mari plus malin qu’elle. C’est plutôt surprenant venant de l’Iconoclaste qui revendique un certain féminisme.

  6. On s’étonne en 2022 de l’attitude de cette femme, cultivée et indépendante, vis-à-vis de son mari qu’elle pense infidèle. Finalement, jusqu’où peut-on aller pour maintenir la passion entre 2 êtres lorsque l’un est obsédé par l’autre ? Un aspect de l’amour passion que Maud Ventura nous livre dans ce récit fluide et original.

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