Ceux qui restent, Jean Michelin

Ceux qui restent, Jean Michelin

Comme chaque matin, l’aube grise se lève sur l’immuable routine de la garnison. Mais cette fois, Lulu manque à l’appel. Lulu, le caporal-chef toujours fiable, toujours solide, Lulu et son sourire en coin que rien ne semblait jamais pouvoir effacer, a disparu. Aurélie, sa femme, a l’habitude des absences, du lit vide, du quotidien d’épouse de militaire. Elle fait face, mais sait que ce départ ne lui ressemble pas. Quatre hommes, quatre soldats, se lancent alors à sa recherche. Ils sont du même monde et trimballent les mêmes fantômes au bord des nuits sans sommeil. Si eux ne le retrouvent pas, personne ne le pourra.
D’une actualité brûlante, cette intrigue intensément déroulée par la plume de Jean Michelin suit l’enquête de ces frères d’armes. Histoire poignante de camaraderie, de celle qui lie les êtres sous les vestes de treillis, ce roman sans concession se penche sur ce que la guerre fait à ceux qui partent, à ceux qui reviennent. À ceux qui restent.

Ceux qui restent est publié aux Éditions Héloïse d’Ormesson

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  1. Marie-Séverine Dubreuil
    dit :

    Ce roman m’a permis de découvrir le monde très fermé de l’armée et de mieux comprendre les liens très forts qui unissent les frères d’arme. D’autre part, il a le mérite de parler des troubles post-traumatiques des hommes après des missions périlleuses. Il n’oublie pas non plus de décrire les familles qui passent leur temps à attendre le retour du soldat puis qui ne comprennent pas leur état à leur retour. De ce point de vue, je trouve ce récit très réussi.

  2. Voilà un excellent roman, impossible à lâcher… La disparition de leur camarade Lulu conduit un groupe de militaires à enquêter, entre France et Guyane, pour tenter de le retrouver. A-t-il déserté, est-il mort ; que s’est-il passé ? Au fil du récit, dans le milieu rude de l’armée et des zones en guerre, les failles et les sensibilités de chaque protagoniste apparaissent, leurs souffrances se dévoilent, progressivement l’intrigue se tend… Les personnages sont bien campés, les dialogues parfaits, l’histoire tient le lecteur en haleine. Les recherches pour retrouver Lulu alternent avec les événements du passé, et l’auteur parvient à resserrer l’énigme jusqu’à la fin.

  3. Isabelle Galland
    dit :

    Une histoire autour de l’armée et la guerre, le sujet ne me tentait pas trop – mais c’est un roman profond qui sonde les pensées de soldats rescapés. C’est très bien écrit, des allers-retours entre ici et là-bas apportent un suspense tel qu’on ne peut poser le livre avant la fin; Et il y a aussi une très belle description des peurs et des détresses post traumatiques de ces frères d’armes qu’on dit virils et « taiseux » – avec même une insertion dans le racisme anti-arabe ou l’homosexualité : une très belle immersion dans ce monde qui fait tomber les stéréotypes. Un grand premier roman !

  4. Peu attirée par le thème du roman, essentiellement l’armée et la vie militaire, rarement abordé dans la littérature contemporaine, j’ai mis un peu de temps à m’y accrocher. Mais il est bien ficelé comme un paquetage qui, sans être trop lourd, contiendrait tout le nécessaire. Et avec une construction, des personnages et un déroulement intéressant. Finalement, j’ai apprécié ce moment de lecture comme un bon film à suspense.

  5. L’auteur nous invite dans un monde qui m’est étranger, celui de l’armée et des traumas qu’engendrent les missions auxquelles les soldats participent sans se poser de questions. L’armée finalement, c’est aussi une famille avec laquelle on est solidaire à jamais. On ne revient pas indemne d’une vie de luttes et de conflits. C’est ce que démontre l’auteur, certainement ancien militaire. On n’est pas insensible à ce que ressentent ces hommes qui resserrent les rangs pour partir à la recherche de leur frère d’armes. Néanmoins, j’ai eu du mal à m’imprégner des ressentis et des sentiments forts qui lient les protagonistes.

  6. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman qui dépeint la vie de soldats, pendant et après des missions. L’auteur décrit les ressentis de plusieurs soldats, en abordant de multiples aspects : l’héritage d’une lignée de militaires, le syndrôme de l’imposteur, la jeunesse et l’inexpérience face à des officiers taiseux et malgré tout bienveillants, la hiérarchie et l’obéissance aux ordres. Mais aussi la difficile vie de celles et ceux qui attendent le retour de leur mari, père, fils.
    En élaborant une enquête autour de la disparition de Lulu, Jean Michelin nous plonge dans la tête de ces soldats, ceux même qui n’arrivent que rarement à dire, exprimer leurs sentiments complexes. Il réussit à aborder des thématiques complexes : le racisme au sein de l’armée, l’homophobie, l’admiration d’hommes exceptionnels et pourtant si ordinaires. Mais aussi l’indicible, le gouffre qui sépare les militaires de leur entourage civil, l’incompréhension qui ne peut être résolue.
    J’ai finalement accroché à ce roman, d’une écriture simple et juste, d’une douceur dans sa manière d’approcher des sujets traumatiques. Un beau premier roman, assurément, qui apprend beaucoup aux civils que nous sommes.

  7. Edith Séné
    dit :

    Roman sur la fraternité des militaires et le soutien de leurs proches qui sont parfois d’un parti-pris qui m’a choqué : peu d’empathie pour ceux qu’on tue au combat. J’ai apprécié moyennement cette histoire.

  8. Guillemette Galland
    dit :

    Malgré le sujet fort loin de moi, j’ai trouvé l’univers de ces hommes militaires assez prenant et surtout j’ai été touché de leurs failles et de leurs traumatismes. Et j’ai apprécié que tous les personnages aient une voix, les femmes laissées à l’arrière aussi. J’ai, finalement été captivée par le récit bien mené jusqu’au bout avec ce suspens dévoilé in extremis qui donne un sens à l’histoire… Un beau premier roman.

  9. Julien Gaubert
    dit :

    Un récit qui nous transporte sur des théâtres de conflits, mais aussi dans un monde que nous ne connaissons pas et dont les codes nous échappent. L’écriture est simple, mais sans attrait, elle ne compense pas le sujet pesant de la mort. La fin, mystique, est en rupture par rapport au reste du roman et nous fermons l’ouvrage avec beaucoup de questions. Un livre qui, toutefois, fait réfléchir sur le monde de l’armée, les difficultés du retour à la vie civile, les liens familiaux complexes, la confrontation entre la vie dans l’armée et le quotidien des épouses, presque irréconciliables.

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