Nichée entre les chaînes de montagnes enneigées, la Zaramestrie est un pays abîmé par la guerre. Après des années de combat, alors que la paix a été déclarée et les armes déposées, les adversaires tentent de cohabiter à nouveau.
Deux étrangers sont attirés en plein hiver dans cette région. Tandis que Leila Alaman, violoniste française, découvre le pays avec un regard neuf et fait la connaissance de jeunes musiciens, le photographe de guerre Tim Volker retourne sur les traces du conflit qu’il a couvert quinze ans plus tôt. Le directeur charismatique et utopiste d’une école de rock, une peintre révoltée et d’autres survivants vont croiser leurs routes ; mais que peut vraiment l’art contre les fantômes du passé ? Et comment reconstruire sur des braises attisées par les crises politiques ?
Une histoire de résilience et d’émancipation, où l’humain et la poésie trouvent un chemin sous les décombres.
Entre le conte initiatique et la fresque sociopolitique, Alizée Gau nous offre un premier roman porté par une écriture libre et cadencée, résolument poétique.
Mathilde G
dit :Un premier roman d’une grande finesse et honnêteté pour cette jeune auteure qui maîtrise son sujet sans jamais tomber dans le mélodramatique. La recherche de son identité, l’acceptation de ses racines et la compréhension du passé sont autant de sujets abordés dans cet ouvrage et qui résonnent plus que jamais dans le contexte actuel. Le style d’écriture est très agréable tout du long. À découvrir !
Marie-Séverine Dubreuil
dit :Roman autour de la reconstruction d’un pays de l’est, fictif, et qui montre surtout à quel point les rapports humains entre deux deux peuples déchirés par des années de guerre sont difficiles. Les traumatismes sont là et l’on sent que la paix ne tient qu’à un fil ! Ce roman est tout à fait d’actualité et durant toute sa lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à l’Ukraine. Beaucoup d’émotion dans ce roman à deux voix. Très belle découverte.
Joséphine
dit :Lorsque j’ai tourné les premières pages de “Minuit au bord du monde”, j’ai cru reconnaître la Zaramestrie comme un Etat authentique, territoire inconnu de l’Europe de l’Est déchiré par la guerre. Tout se noue autour de cette terre qui abrite les zaratiens et les yasssimils, populations imaginaires mais terriblement ancrées dans la réalité. C’est une histoire de lutte, de liberté, d’intégration et de paix.
A travers les yeux de Leïla, biologiste le jour et violoniste la nuit, nous reconstituons des origines, empruntons la route de l’exil et des secrets. Ignorant tout du passé de son grand-père Min’, elle rejoint la Zaramestrie en plein hiver pour dispenser des cours de violon à des élèves des deux peuples. Plus loin, à Miralem, Tim est reporter de guerre. Sur ses pas, nous retraçons les fêlures d’un pays fragmenté.
“Minuit au bord du monde” est un grand premier roman que j’ai lu avec le même éblouissement que “L’autre moitié du soleil” de Chimamanda Ngozi Adichie et “L’art de perdre” d’Alice Zeniter. C’est un récit intense, intelligent et captivant. L’écriture d’Alizée Gau est limpide et poétique, d’une infinie délicatesse. Bref, c’est un gros coup de coeur !
Edith Séné
dit :Les aventures d’une jeune musicienne laborantine et d’un photographe de guerre qui finissent tout à la fin par se rencontrer après un séjour dans un pays de l’est ravagé à la frontière de l’Ukraine.
Beaucoup de thèmes (trop ?) : la guerre, l’exil, le terrorisme, la musique et la peinture, la biologie …
J’ai bien aimé les symboles musicaux qui, selon les sujets, titrent les différents chapitres.
Roman assez intéressant qui se lit facilement
Corinne
dit :La ZARAMESTRIE, pays réel ou imaginaire ? Dans ce récit émouvant et poétique, on finit par douter de l’inauthenticité de ce récit tellement il est poignant et reflète l’actualité. Finalement, la guerre laisse des cicatrices et des rancœurs qui s’atténuent mais ne s’effacent malheureusement pas, sauf peut-être au travers des nouvelles générations.
Catherine Mabille
dit :Un régal ce roman : une belle écriture tout au long, de beaux personnages, une belle histoire bien construite. Pas de mièvrerie ni de tentative de coller à l’air du temps avec facilité. Et au bout du compte, un roman sensible et palpitant.
Jiemde
dit :Bienvenue en Zaramestrie, un des pays les plus pauvres d’Europe, pluriel et multiculturel depuis que les Yassimils, autrefois persécutés en Europe de l’Est, y ont trouvé refuge et cohabitent avec les Zaratiens. Jusqu’à ce que la guerre détruise tous les équilibres. Puis que la vie reprenne. Enfin la vie…
Dans les pas de Lelial Alaman, jeune chercheuse et violoniste française venue à la demande de son grand-père défunt sur ses terres d’origine, et dans ceux de Tim Volker, photographe de guerre de retour en Zaramestrie après avoir baroudé au fil des guerres africaines, Alizée Gau nous entraîne dans une exploration des ravages de la guerre après la guerre.
Dans Minuit au bord du monde, elle conte ce qui se passe après les conflits et juste avant la paix. Chimère illusoire que de croire que l’une succèderait automatiquement à l’autre. Sans transition comme on dit dans le poste. Ce serait bien trop simple ; mais ça ne l’est pas.
Et cette phase d’entre-deux pendant laquelle il faut apprendre à revivre ensemble, celle que d’aucuns appellent résilience, Alizée Gau la raconte joliment, dans un mélange équilibré de gravité et d’émotion, de scènes chocs et de réflexions plus distanciées, voire poétiques quand la métaphore des « ruptures du Grand Filet » vient expliquer le chaos et la souffrance.
Elle ne cache rien des scènes chocs de charniers, de murs de la honte ou de déplacements massifs de population ; elle dit le poids des ethnies et l’impasse des Triskas, cette troisième voie neutre qui ne résout rien dans le court terme ; elle dit le combat politique des femmes pour reconstruire, rappelant utilement que « les premières victimes de la guerre, ce sont les femmes, Yassimiles ou Zaratiennes. On l’oublie trop souvent ». Elle dit surtout les traumatismes humains et indélébiles que laisse la guerre sur les hommes, en Zaramestrie ou au Soudan. Et ailleurs aussi…
Mais elle dit enfin et surtout comment de simples petites choses et actions peuvent contribuer à faire renaître l’espoir, à l’image de la musique et de ce concert préparé dans la Plavitza Rock School, école mixte où de jeunes Zaratiens et Yassimils font, sans en avoir totalement conscience, oeuvre de réconciliation.
Dans ce pays imaginaire – très similaire à l’ex-Yougoslavie meurtrie et en totale résonnance avec le martyr ukrainien actuel -, flotte la belle âme de Nermin, le grand-père de Lelial, l’absent omniprésent : « Je ne fais que me transformer. Je suis le souffle de ton violon, la pluie à ta fenêtre, le crépitement du feu où tu tendras tes mains pour te réchauffer ». Et celui qui insuffle aux jeunes générations, la force de pardonner pour enfin avancer…
Kazaam
dit :Un livre magnifique, aux personnages subtils, surprenants et profonds, qui traitent de thématiques dures avec lumière et poésie. La Zaramestrie est un pays imaginaire, mais elle vient approfondir et sublimer tant de récits lus dans les livres d’histoire ou entendus aux informations. Ce roman se dévore et se savoure à la fois, n’hésitez pas à vous plonger dedans !