Véritable expérience de lecture, Dès que sa bouche fut pleine est aussi un premier roman initiatique, l’histoire d’une jeune femme entraînée malgré elle par son désir, un désir défendu qu’elle va transformer en une force intime capable de la protéger contre toutes les formes d’aliénation. D’ailleurs, le désir et l’appétit sont-ils vraiment si différents ?
Dès que sa bouche fut pleine est publié aux éditions Flammarion
Martine
dit :Dans ce roman spirituel, Juliette Oury inverse la place dévolue au sexe (recommandé par le gouvernement matin, midi et soir !) et à la nourriture dont la consommation par plaisir ou en groupe est prohibée. Une critique plutôt réjouissante de la société actuelle qui mêle interdits alimentaires, sublimation de la gastronomie et banalisation du sexe. Et, au-delà de quelques trouvailles savoureuses comme la « police des mets », les recettes de « ELLE en banquette » ou l’arrestation de Madame Reine Claude, Juliette Oury propose une écriture classique, riche et soignée, très agréable à lire.
Marianne
dit :L’idée est intéressante : nous plongeons avec ce roman dans un monde où le sexe et l’alimentation sont inversés. Cela donne des passages drôles, montrant à quel point le tabou sur les sexualités est ridicule. Il y a aussi des passages difficiles, car l’héroïne principale vit des violences conjugales, pas sexuelles donc mais alimentaires.
Pour autant, je suis un peu déçue de cette lecture : si le roman se lit bien, et certains passages sont marquants, il a pour moi manqué de structure et trainé en longueur, ouvrant de nombreuses portes et mêlant peut-être trop de sujets.
Cela reste une lecture agréable qui a le mérite de nous plonger dans un univers étonnant, démontrant bien que nos conceptions prudes de la sexualité sont désuètes.
Marie-Séverine
dit :Roman étonnant dont le sujet est la description d’un monde où, dans les relations humaines de convivialité, le sexe a remplacé la nourriture. C’est audacieux, décalé et plaisant. J’ai passé un bon moment de lecture d’autant qu’au final, ce livre est un hymne à l’art de cuisiner !
Edith Séné
dit :Une société où cuisiner et manger pour le plaisir sont proscrits et tabous, mais où le sexe est banal, omniprésent et recommandé. Transgressions d’une femme. Beaucoup d’humour. Belles descriptions des aliments, des sensations…
Roman tout à fait étonnant qui se lit d’une traite. A offrir pour surprendre.
Camille
dit :Une véritable « expérience littéraire », tant ce roman casse tous les codes classiques.
Chaque mot, chaque expression liée au plaisir – si commun – du gustatif est remplacé par le champ lexical du sexe. Une proposition qui en fait une lecture surprenante et passionnante.
Quelques passages un peu lents mais un final qui nous plonge dans l’horreur que tant de femmes ont pu connaître.
Ce roman mérite une diffusion large.
Isabelle Galland
dit :L’idée est intéressante : déplacer le tabou du sexe vers la nourriture. Il y a quelques moments drôles, mais on s’ennuie assez vite tant les stéréotypes sont les mêmes. J’ai eu du mal à finir ce livre.
Cecile Gaubert
dit :L’analogie plaisir de manger et plaisir sexuel est pour le moins osée. Même si de prime abord échanger ces deux plaisirs me semblait incongru et voué à l’échec, j’avoue que la technique fonctionne.
L’autrice nous démontre que l’intimité est aussi une affaire de code sociétal et qu’elle varie au gré des normes.
Sans aucun doute, l’autrice sait manier l’art de l’écriture, mais aussi l’humour. C’est avec une certaine délectation que j’ai suivi le parcours initiatique et libérateur de l’héroïne.
C’est un ouvrage qui aurait toutefois mérité d’être plus court, en effet, les descriptions du plaisir culinaire et du quotidien sexuel finissent par rassasier, voir confiner à l’indigestion.
guillemette galland
dit :L’idée de départ originale, m’a séduite : déplacer le tabou et les non-dits du sexe vers l’alimentation. Mais même si l’autrice pousse les situations à l’extrême avec imagination, je me suis lassée. Rien de nouveau sous le soleil, en fait !
Peut-être que le format « nouvelle » aurait mieux convenu à cette écriture ?
Emmanuelle
dit :Une idée intéressante : décrire un monde dans lequel le sexe relève du champs social et l’alimentation du champs très privé, et où tout plaisir est tabou. C’est bien écrit et cela se lit facilement et agréablement.
Mais j’ai eu comme un sentiment de non abouti. L’ensemble est un peu creux comme s’il était finalement plus difficile que l’on ne le penserait d’inverser plaisir et tabou autour de la sexualité et plaisir et tabou autour de la nourriture. Peut-être aurait-il fallu creuser davantage ce qui les différencie ?
Corinne
dit :Dans ce roman, manger est un crime réprimandé tant légalement que socialement. L’autrice érotise la cuisine et banalise le sexe. Elle inverse les rôles et de fait, brise les tabous liés au sexe. Pour un premier roman, je le trouve étonnant, osé, succulent, cocasse, drôlissime mais parfois violent aussi. Dernière chose, quelques pages en moins auraient entièrement satisfait la faim du lecteur.
Catherine
dit :Tout le roman est basé sur l’inversion des valeurs liées aux thèmes sexualité/alimentation. Rapidement je me suis lassée. Il est drôle et original pourtant mais les situations ressemblent à ce qu’on attend, L’effet de surprise s’essouffle assez vite. Il aurait pu être plus court. Il reste néanmoins un moment de lecture plutôt plaisant.