Sandra Gérard

Les méduses n’ont pas d’oreilles, Adèle Rosenfeld

Les méduses n’ont pas d’oreilles est publié chez Grasset

Quelques sons parviennent encore à l’oreille droite de Louise, mais plus rien à gauche. Celle qui s’est construite depuis son enfance sur un entre-deux – ni totalement entendante, ni totalement sourde – voit son audition baisser drastiquement lors de son dernier examen chez l’ORL. Face à cette perte inéluctable, son médecin lui propose un implant cochléaire. Un implant cornélien, car l’intervention est irréversible et lourde de conséquences pour l’ouïe de la jeune femme. Elle perdrait sa faible audition naturelle au profit d’une audition synthétique, et avec elle son rapport au monde si singulier, plein d’images et d’ombres poétiques.
Jusqu’à présent, Louise a toujours eu besoin des lèvres des autres pour entendre. C’est grâce à la lumière qu’elle peut comprendre les mots qu’elle enfile ensuite, tels des perles de son, pour reconstituer les conversations. Mais parfois le fil lâche et surgissent alors des malentendus, des visions loufoques qui s’infiltrent dans son esprit et s’incarnent en de fabuleux personnages : un soldat de la Première Guerre mondiale, un chien nommé Cirrus ou encore une botaniste fantasque qui l’accompagnent pendant ces longs mois de réflexion, de doute, au cours desquels elle tente de préserver son univers grâce à un herbier sonore. Un univers onirique qui se heurte constamment aux grands changements de la vie de Louise – les émois d’un début de relation amoureuse, un premier emploi à la mairie, une amitié qui se délite. Le temps presse et la jeune femme doit annoncer sa décision…

Simone, Léa Chauvel-Levy

Simone est publié aux éditions de l’observatoire

Paris, 1920. Simone Rachel Kahn n’est encore qu’une jeune femme de 23 ans. Esprit libre, férue de littérature, de poésie et de philosophie, elle vagabonde dans le Paris d’après-guerre, à la recherche de quelque chose ou quelqu’un qui, enfin, pourrait la faire renaître. Entre la librairie d’Adrienne Monnier et le Lutetia, elle croise le chemin des Dadas qui l’irritent autant qu’ils l’intriguent.
C’est alors qu’elle rencontre celui qui fera d’elle Simone Breton. L’auteur des Champs magnétiques n’est qu’un jeune artiste, déjà exalté, mais encore à la recherche de repères, de sa véritable voix.
Il est sans-le-sou, après avoir déserté les bancs de l’école de médecine. Simone, elle, est promise à un autre. Et pourtant…
Dans un Paris bouillonnant, voguant entre les bureaux où se trament les numéros de Littérature et les réunions des Dadas – d’Éluard à Aragon –, les deux amants terribles apprendront à se connaître, se tester, s’apprivoiser. Elle sera sa muse. Il sera son échappatoire. Et ils devront se battre, contre leurs passions, leurs démons, leurs parents, pour pouvoir s’aimer, enfin.

Le rapport chinois, Pierre Darkanian

Le rapport chinois est publié aux éditions Anne Carrière

Une rumeur circule dans les cercles de pouvoir. Elle concerne un épais dossier intitulé Le Rapport Chinois. On dit que sa lecture rend fou. Pour certains, ce rapport à quelque chose à voir avec les cartels de la drogue. Pour d’autres il s’agit du manifeste d’un complot mondial. Quelques-uns en parlent comme d’un texte visionnaire.
On s’accorde en tout cas sur l’identité de son rédacteur : Tugdual Laugier. Mais là-aussi le mystère reste entier… Est-ce le nom d’un imposteur surdoué, d’un prophète ou d’un parfait imbécile ?
Quand la société des Hommes devient une farce, la vérité a besoin d’un bouffon. Le premier roman de Pierre Darkanian est une corde tendue par-dessus l’absurdité du monde moderne. On y danse, trébuche et se redresse derrière Tugdual, aussi inoubliable que Falstaff ou Ignatius Reilly, d’un abime à l’autre, d’un rire féroce vers une troublante mélancolie.

Blizzard, Marie Vingtras

Blizzard est publié aux éditions de l’Olivier

Le blizzard fait rage en Alaska.
Au coeur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s’engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.
Avec ce huis clos en pleine nature, Marie Vingtras, d’une écriture incisive, s’attache à l’intimité de ses personnages et, tout en finesse, révèle les tourments de leur âme.

Ultramarins, Mariette Navarro

Ultramarins est publié aux éditions Quidam

« Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l’océan. Ils s’y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage.»
A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l’équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance ?
Ultramarins sacre l’irruption du mystère dans la routine et l’ivresse de la dérive.

Ubasute, Isabelle Gutierrez

Ubasute est publié aux éditions La fosse aux ours

MARIE VA MOURIR. Elle demande à son fils de la porter dans la montagne pour la déposer sous le Grand Rocher. Ce court périple est la dernière chance pour Marie de parler à son fils.
Ce roman autour de l’ubasute, cette tradition ancestrale du Japon qui voulait que l’on abandonne en montagne une personne âgée et malade, brosse le portrait d’une femme lumineuse. C’est un véritable hymne à la vie, à sa beauté et à sa cruauté.

La Sainte Touche, Djamel Cherigui

La Sainte Touche, Djamel Cherigui

L’histoire d’un duo improbable entre un jeune écrivaillon mis à la rue par son père, et Alain Basile, un épicier voyou. Dans ce roman iconoclaste, parfois dur, loufoque aussi, le tandem va se lancer dans tous les trafics pour tenter de s’en sortir.

La Sainte Touche est publié aux éditions JC Lattès

La mer Noire dans les Grands Lacs, Annie Lulu

La mer Noire dans les Grands Lacs, Annie Lulu

Née en Roumanie, dans une société raciste et meurtrie par la dictature, Nili n’a jamais connu son père, un étudiant congolais disparu après sa naissance. Surmontant au fil des ans sa honte d’être une enfant métisse, Nili décide de fuir à Paris où elle entend, un jour, dans la rue, le nom de son père : Makasi. Ce sera le point de départ d’un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines. Elle y rencontrera l’amour, le combat politique, la guerre civile et la mort. Et en gardera un fils, auquel s’adresse cette vibrante histoire d’exil intérieur, de déracinement et de résurrection.
Écrit d’une plume flamboyante, à la fois poétique, intense, épique et musicale, au carrefour des traditions balkaniques et africaines, ce premier roman sur la quête des origines bouleverse par sa profondeur et sa beauté.

La mer Noire dans les Grands Lacs est publié aux éditions Julliard

Jetés aux ténèbres, Sandrine Berthet

Jetés aux ténèbres, Sandrine Berthet

Septembre 1872 : la Danaé accoste en Nouvelle-Calédonie. À son bord, des communards envoyés expier de l’autre côté de la Terre leur désir d’une société plus juste. L’un de ces déportés, Étienne Delandre, nous fait le récit de leur lutte pour s’acclimater à ce bout d’ailleurs et pour surmonter dans cette prison à ciel ouvert, au milieu d’une nature saisissante et brutale, l’exil, le dénuement et l’oubli.
En butte à une administration pénitentiaire intraitable, confronté à une piètre société coloniale sans pitié pour les Canaques, Delandre n’a de cesse d’espérer une amnistie – et un retour en France.
Des barricades parisiennes aux terres rouges et âpres de l’archipel calédonien, Jetés aux ténèbres redonne vie aux acteurs de la Commune – épisode majeur de notre histoire –, à leurs engagements et à leurs espoirs insensés.

Jetés aux ténèbres est publié aux Éditions du Sonneur

L’envol du flamant rose, Jérôme Idelon

L’envol du flamant rose, Jérôme Idelon

L’envol du flamant rose, de Jérôme Idelon est l’histoire folle et tragique de Théo et de sa maman bipolaire. C’est une histoire émouvante, tendre, drôle et tragique à la fois. Elle nous emmène dans un monde où le surréalisme flirte avec la réalité sans que cela nous fasse lever les yeux au ciel une seule fois. On serre les dents, on expire de soulagement et on pleure parce qu’inévitablement, on connaît le dénouement.
Devant le regard innocent et amoureux de son fils, Rose plonge petit à petit dans la folie qui la dévore. Pour supporter la maladie de sa mère, Théo, dix ans, se protège en composant avec les maux de Rose. Il va alors l’accompagner dans ses phases de démence, embrasser son extravagance et suivre chacune de ses danses. Il déploiera des trésors d’inventivité, d’humour et de tendresse pour aider sa mère à contenir sa folie.

L’envol du flamant rose est publié aux éditions Ex Æquo